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Les Soirées

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Barcaroule

Article du 29 janvier 08

Les rythmes bretons font chauffer la salle polyvalente
 

On vient rarement aux soirées celtiques organisées dans la région pour juste écouter la musique et manger des crêpes. La manifestation organisée samedi soir à Auvernier n’a pas fait exception.
Pour se bouger en musique, les adolescents et jeunes adultes ne penseraient qu’à la house, à la techno ou aux danses issues de la culture hip-hop ? Erreur. Samedi, près de 400 personnes dont un solide contingent de jeunes filles et de jeunes gens, ont participé à la soirée celtique organisée à la salle polyvalente d’Auvernier par la paroisse réformée de la Barc. Prière de prendre ici « participer » dans son sens propre : une bonne partie de l’assistance était venue pour danser. Elle ne s’en est pas privée.

Lors de ces soirées –d’autres du même genre sont également organisées à Peseux et à Cressier-, on prend le pari que le public ne demande pas mieux que de suivre le rythme dans les règles de l’art. A leurs instruments ou au micro, les musiciens des deux groupes de la soirée, Hydromel et Ar Kan, passent donc les trois premiers quarts d’heure à expliquer et démontrer comment danser l’an dro, la gavotte, le reel, le bal plinn ou le scottish.
« Mais maintenant, à force de faire des soirées de ce genre, il y a presque toujours entre 20 et 30 personnes qui savent déjà bien danser », explique la Neuchâteloise Marie Trottmann, harpiste d’Ar Kan. « C’est clair que ça aide. » Parmi ces danseurs aguerris, compter évidemment, dans une soirée à deux groupes, les musiciens qui ne sont pas, ou plus, sur scène.

Le résultat est assez sidérant, même si les habitués disent que « c’est chaque fois comme ça » : éclairés ou non, les amateurs se lancent sur la piste avec enthousiasme et volonté de bien faire. Quand le morceau se danse en couple, ils y vont en couple, s’il convient de faire une ronde ou un cortège, ils le constituent sans trop hésiter. Sans parler d’autres figures qui donnent parfois l’impression que les danseurs fonctionnent ensemble comme ces bancs de poissons ou ces nuages d’oiseaux qui changent tous de direction en une fraction de seconde.

Evidemment, on peut gager que l’absence d’exactitude ferait frémir quelque expert confit dans le respect des règles. Ou regretter que le bruit des pas, des rires ou des conversations parasite certaines finesses musicales. Mais les musiciens eux-mêmes n’en ont cure : « Nous jouons pour ce genre d’ambiance », affirme Marie Trottmann. « Si tout le monde restait assis, nous aurions de quoi nous inquiéter. » Par rapport à Hydromel, qui flirte avec des sonorités assez rock, Ar Kan jour pourtant dans un registre clairement acoustique et assez léché.

Membre fondateur d’Hydromel- qui, finalement, a décidé de donner ses derniers concerts à Corbeyrier (VD), là où il est né-, Dominique Pfister ne s’étonne guère que des Romands de toutes générations se réapproprient des rythmes et des sonorités dont le berceau se situe à plusieurs centaines de kilomètres à l’ouest de chez eux. « Notre pays a quand même été celte, il suffit de voir les découvertes archéologiques, en particulier autour du lac de Neuchâtel, pour s’en convaincre. Il y a sûrement quelques réminiscences... »

Réminiscences ou pas, le succès de ce genre de soirée fait l’affaire de la pasteure Rose-Annette Guinchard, qui a piloté la manifestation avec sa fille Delphine. « Là, comme pour la première édition, nous allons faire un joli bénéfice. » La pasteure avait cependant assuré ses arrières : grâce aux sponsors, elle avait de quoi payer les cachets avant même la première entrée et l’ingestion de la première crêpe. /JMP

Merci à Jean-Michel Pauchard pour ce bel article